Tout au long de cette page, nous allons voir ici successivement :
1. La classe coopérative du collège Van Gogh d’Emerainville
2. Actions concrètes à mettre en place au sein d’une pédagogie coopérative
3. L’enseignement par les pairs
Dans un monde en constante évolution, la coopération devient une nécessité pour faire face aux différents changements que nous connaissons (crise climatique, crise économique, crise sociale etc.). Elle rassemble les individus qui unissent leurs forces afin de trouver des solutions grâce à leurs intelligences collectives.
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons tous mourir comme des idiots. »
Martin Luther King
Tout au long des prochains articles nous allons nous pencher sur différentes mises en place concrètes de pédagogies coopératives. L’objectif est de savoir comment et pourquoi développer la coopération dans une pédagogie et plus largement dans notre société.
La classe coopérative :
Une classe coopérative est un classe où la coopération est la valeur première a toute les matières. Les liens interdisciplinaires sont privilégiés. L’enseignant adopte différentes postures : observateur, conseiller, accompagnateur. Il doit accepter de ne plus être l’unique personne ressource.
L’objectif est que l’élève soit de plus en plus autonome et que l’enseignant soit de plus en plus en retrait. Les jeunes apprennent seuls mais avec les autres et grâce aux autres. Les bénéfices de cette classe sont multiples :
- Bonne ambiance de classe, bonne cohésion d’équipe
- Les élèves ont gagné en confiance en eux, en autonomie et en créativité. Ils ont développé leur aisance à l’oral pour parler face à leur camarade et aux adultes. Ils ont appris le travail en équipe et sont devenus plus solidaires.
- Grâce à la pédagogie coopérative, il n’y a aucun jeune en échec (malgré des jeunes dyslexiques, avec des problèmes de concentration ou des problèmes scolaires). La classe est soudée et épanouie. Les jeunes règlent les conflits entre eux. Ils s’auto-régulent.
Au sein du collège Van Gogh d’Emerainville en Seine et Marne, ils ont mit en place une classe coopérative en 6e dont voici les témoignages des différents acteurs concernés :
Le principal du collège :
[youtube id= »MmJd3u7iYxE »]
L’enseignante de français :
[youtube id= »OPNq9cA5U7k »]
L’enseignant d’histoire géographie :
Et enfin les principaux bénéficiaires, les élèves :
[youtube id= »GUCURvo8L4k&t »]
Comme nous pouvons le voir dans ces différents témoignages, la pédagogie coopérative peut répondre à une problématique d’une classe très hétérogène comprenant des élèves en difficulté. Il existe de nombreux outils pouvant être utilisés au sein d’une pédagogie coopérative comme nous allons maintenant le voir.
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actions concrètes d’une pédagogie coopérative
Mise en place d’un conseil coopératif :
[youtube id= »fbkikmv2gQw »]
C’est un conseil d’élève où ils décident eux même de ceux qu’ils veulent faire dans la classe coopérative. Ils définissent un ordre du jour, un président du jour qui coordonne le conseil ainsi qu’un secrétaire qui retranscrit les échanges. Les jeunes sont responsabilisés. Des règles sont mises en places :
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- On ne se moque pas
- On écoute celui qui parle
- On demande la parole
- Priorité à ceux qui parlent le moins
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Dictée coopérative (cf. vidéo témoignage de l’enseignante de français du collège Van Gogh d’Emerainville)
Les élèves soulignent les mots qu’ils n’arrivent pas à orthographier et les énoncent à leurs camarades. Chacun va ensuite essayer de résoudre les problèmes de leurs camarades en ne leur donnant pas la réponse mais des exemples devant les faire réfléchir et comprendre leurs erreur (ex : il se conjugue et se termine comme tel verbe). Ils vont faire le tour des problèmes de l’ensemble de la classe jusqu’à ce que tout le monde ait trouvé toutes les solutions.
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Tutorat entre élève
Un jeune qui est doué dans une matière peut-être tuteur d’un jeune qui a plus de mal (qui lui pourra être tuteur dans une autre matière). Le tuteur aide mais ne donne pas les réponses ! Comme pour la dictée coopérative, l’objectif n’est pas de faire à la place du jeune tuteuré mais de lui poser les bonnes questions pour l’aider à comprendre par lui même.
[arve url= »https://www.youtube.com/watch?v=pUbHzjxf4jo » loop= »no » muted= »no » /]
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Météo de la semaine / du jour
La météo de la semaine permet à chaque élève d’exprimer son humeur, son ressenti, ses tracas de la semaine. Exprimer son émotion permet de la libérer et de ainsi de se calmer. Elle permet de développer l’écoute et l’empathie envers les camarades qui s’expriment. Mettre en place une météo assure un climat plus serein en classe en faisant éclater certains non dits à l’origine de conflits. Une météo permet aussi de détecter des enfants pouvant être en détresse.
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Remue méninges
Le remue méninge ou brainstorming est une technique pour développer la créativité des participants et en faire ressortir des idées en vrac ou ciblées sur une problématique précise. Néanmoins cet exercice qui peut paraître facile nécessite quelques pré-requis et quelques règles à respecter :
La méthode des chapeaux de bono permet de passer une problématique ou une idée dans plusieurs filtres afin d’en avoir une vision plus globale :
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- La pensée de conception[arve url= »https://www.youtube.com/watch?v=Irt6p39rC8Q » loop= »no » muted= »no » /]
La pensée de conception ou design thinking est une méthode utilisée en entreprise permettant de faire réfléchir une équipe aux compétences diverses. L’objectif est de trouver une solution à un problème rencontré par un public précis. Cette solution sera prototypée afin d’en définir les contours, tester pour vérifier sa faisabilité et enfin évaluer afin de la faire évoluer pour répondre davantage au besoin identifié.
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Brise-glace/énergiser
Les brises-glaces/énergiser sont des petites activités ludiques à mettre en place en début de séance/d’année pour lancer une dynamique de groupe lorsque les jeunes ne se connaissent pas encore ou en cours de séance/d’année si on voit que la motivation des jeunes baisse. Ils peuvent être appelé brise-glace pour permettre à un groupe de se connaître ou énergiser s’ils sont utilisés afin de dynamiser un groupe. Les apprenants sont ainsi remobilisés. Ils peuvent en fonction de l’atelier développer leur créativité, leur cohésion d’équipe, leur communication, leur concentration ou encore leur empathie comme nous le voyons dans cet extrait du film « Ecrire pour exister » (une superbe œuvre en matière de pédagogie en situation difficile).
Si vous voulez mettre en place des brises-glaces au sein de votre classe ou de votre entreprise. En voici plusieurs élaborés par l’association Entreprendre Pour Apprendre Auvergnes Rhônes Alpes. Cette association a pour objectif de faire le lien entre le monde de l’enseignement et celui de l’entreprise en développant l’esprit d’entreprendre des jeunes de 9 à 25 ans grâce à la pédagogie active et coopérative. Les jeunes créent leur Mini-Entreprise® sur une année pour le parcours Mini-Entreprise® L et acquièrent ainsi de réelles compétences et connaissances du monde professionnel. Vous le verrez, chaque brise-glace fait le parallèle avec le projet de Mini-Entreprise® mais vous pouvez très bien faire le parallèle avec d’autres projets ou avec le monde de l’entreprise en fonction de vos objectifs.
Les brises-glaces ci-dessous en gras et violet sont adaptables en visio-conférence (très utile en ce moment). Vous retrouverez au sein de ce Répertoire Brise Glace l’ensemble de ces outils, leurs objectifs pédagogiques, le matériel nécessaire, le temps prévisionnel à prévoir (adaptable) ainsi que le format (distanciel et/ou présentiel)
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Dans les parties ci-dessous, chaque brise-glace est réparti dans une thématique en fonction de l’objectif auquel il peut répondre.
Pour développer la cohésion d’équipe :
Ces brises-glace ont pour objectif d’améliorer la communication dans le groupe, de lancer des discussions, de permettre à chaque participant de prendre conscience de leurs points communs tout cela dans l’objectif de limiter les conflits et d’améliorer la solidarité et la cohésion d’équipe. Dans n’importe quel projet, la bonne communication d’une équipe est un facteur clé pour sa réussite. Celle-ci ne peut passer que par une bonne entente et un cadre ouvert qui invite à des échanges bienveillants.
Prise de conscience des centres d’intérêts et points communs : Ce brise-glace tiré du film « Ecrire pour exister » a pour objectif de créer du lien entre les participants afin de faire ressortir leurs points communs à travers des affirmations. Une ligne est tracée au milieu de la salle. Ceux qui répondent favorablement à l’affirmation s’avancent sur la ligne. Cet atelier permet de prendre conscience que malgré les différences apparentes, tous les participants partagent des points communs, il est donc bon d’en prendre conscience afin d’accepter la différence et d’être uni. Cet exercice peut aussi permettre à un enseignant de connaître l’orientation de ses élèves de manières dynamique (ex : qui l’année prochaine va faire un Bac Pro) pour ensuite les faire parler.
Rendre compte des points communs : Cet atelier répond au même objectif que le brise-glace Prise de conscience des centres d’intérêts et points communs cité précédemment. Son animation est différente car elle consiste à mettre les participants en cercle. Un 1er participant avec une bobine de ficelle énonce un centre d’intérêt (ex : j’aime le chocolat), si un 2e participant se retrouve dans cette affirmation il va attraper le bout de la ficelle auprès du 1er participant et revient à sa place. Il énonce ensuite un autre centre d’intérêt et donne la ficelle à un 3e participant qui a ce même centre d’intérêt etc. Grâce à ce brise-glace les liens entre les participants vont être physiquement représentés.
Résolution de conflits : Cet exercice va consister à demander aux participants de se mettre en cercle, de fermer les yeux, tendre les mains et attraper deux mains (une main attrape une autre main – et non le poignet) qui n’appartiennent pas aux personnes juste à côté d’elles. Les participants sont alors ensuite invités à ouvrir les yeux. Ils sont maintenant face à un nœud, un problème qu’ils vont devoir résoudre collectivement. Comme ils sont en cercle, ils ont chacun une vision du problème et vont devoir communiquer pour présenter leur vision et résoudre cette problématique grâce à leur intelligence collective.
Battle de compliments : A la manière des clash de rap (ou battle), des joutes verbales ou débat d’éloquence, les participants vont être invités à écrire des rimes sur les autres participants avec l’originalité de les complimenter. L’objectif de cet atelier est d’apprendre l’importance d’exprimer sa gratitude, des compliments et toute autre parole bénéfique pour une autre personne.
Expression des besoins : Cet atelier se base sur la même animation que Rendre compte des points communs excepté que l’objectif ici est qu’une 1er participant avec la bobine de ficelle énonce clairement un besoin qu’il a (ex : apprendre à faire une fiche de lecture). Un 2e participant qui peut répondre à ce besoin lève la main, prend le bout de la ficelle et énonce à son tour un autre besoin et ainsi de suite. L’objectif de cet atelier est de permettre aux participants de se rendre compte qu’en exprimant clairement ses besoins, ils peuvent facilement et rapidement être répondus par leur entourage.
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Développer la concentration et l’écoute
Ces brises-glace ont pour objectif comme leur thématique le dit bien de développer la concentration et l’écoute des participants. Deux qualités essentielles à la bonne réalisation d’un projet ou pour la bonne entente d’un groupe.
Camarade endormi : Cet exercice met en situation une personne qui va simuler qu’elle dort sur sa table. Autour d’elle sera disposé 10 objets. Les autres participants auront 10 minutes pour discrètement retirer les 10 objets autour du « camarade endormi ». Si le participant endormi les entends, il lève la main et le participant en quête d’un objet devra le reposer. Cet exercice permet de calmer un groupe, de développer leur écoute afin d’améliorer leur concentration.
Méditation : La méditation est une pratique aux nombreuses vertus pour une classe (réduit le stress/sentiment d’anxiété/douleur, développe la créativité, renforce le système immunitaire). La pratiquer régulièrement en classe va accroître considérablement l’ambiance générale. Cette pratique est plus longuement détaillée dans le module spiritualité.
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Imager la gestion de projet
Au sein d’un projet, de nombreuses compétences vont être développées. Les participants au projet vont passer par un lot d’étapes successives. Ces ateliers vont permettre de pouvoir évoquer en peu de temps aux apprenants les différentes étapes d’un projet ainsi que des outils utiles pour sa bonne gestion.
Prendre la température : Ce Brise-glace spatialise une échelle de valeur dans la salle, chaque participant se situe sur cette échelle en fonction de ce qui est demandé. Il peut-être utilisé pour prendre la météo de la journée ou de la semaine comme nous l’avons ci-dessus ( Météo de la semaine/ du jour) afin que chaque jeune donne son humeur (ex: vous êtes sur un thermomètre, au fond de la salle c’est la grisaille, l’autre côté de la salle représente le beau-temps, placez-vous sur cette ligne en fonction si votre humeur est plus à la grisaille ou beau temps). Il peut aussi être utilisé pour permettre aux participants d’évaluer leur motivation/ leur adhésion à un projet. (ex : vous êtes sur une échelle de 0 à 10 dont le 0 est au fond de la salle et le 10 du côté du tableau, comment situez-vous votre motivation pour ce projet). L’enseignant peut alors créer le débat pour faire parler les participants en fonction de là où ils se sont situés. Il peut aussi créer d’autres débats (ex : Pour vous un job génial c’est « un bon salaire » ou « du sens avec vos valeurs », le fond de la salle représente un job avec un bon salaire et la salle du côté du tableau représente un job avec du sens avec vos valeurs »).
Réaliser un projet avec les ressources internes : Les participants de cet atelier vont devoir, dans un court lapse de temps, réaliser un projet en ne mobilisant que ce qu’ils ont autour d’eux. Ils vont ainsi développer leur créativité et prendre conscience des acquis pour la bonne réalisation d’un projet (gestion du temps, communication, organisation en équipe, gestion des ressources, réalisation de l’objectif).
Sortir du cadre et argumenter : Dans cet exercice, les apprenants vont devoir choisir 10 objets autour d’eux et les classifier dans 3 catégories peu ordinaires (objet permettant de sauver le monde/aller dans l’espace/communiquer avec les animaux). Ils vont ainsi développer leur créativité en sortant du cadre pour trouver des utilisations nouvelles à des objets du quotidien. Ils vont également devoir apprendre à argumenter afin d’expliquer pourquoi selon eux une trousse peut par exemple sauver le monde.
Téléphone arabe : Ce jeu très connu des cours de récréation va sensibiliser les participants sur la déformation d’un message suite à une transmission d’une information passée par plusieurs intermédiaires. Ils vont ainsi prendre conscience de l’importance de bien formuler ses dires et de bien écouter afin d’éviter toute malformation d’un message.
Brise glace libre : Cet atelier a pour objectif de responsabiliser les participants à créer eux même leurs brises-glace et définir un calendrier où ils vont animer ce brise-glace. Ils vont développer leur créativité, leur sens des responsabilités et leurs compétences d’animations.
Ecosystème : Les participants sont invités à se répartir dans la salle, ils vont ensuite choisir deux personnes et se placer à égal distance de ces mêmes personnes. Lorsque ces personnes bougent, elles vont devoir bouger avec elles. L’ensemble du groupe va constituer un écosystème où les participants vont se rendre compte que leur action va influencer les actions des autres.
Créer son challenge : Les challenges fleurissent sur les réseaux sociaux. Au court de l’atelier, les participants vont choisir un réseau social, créer un challenge sur celui-ci et le partager. Cette animation est un bon vecteur de lien dans une équipe. C’est aussi un bel outil de communication externe pour promouvoir l’ambiance au sein de son équipe.
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Se reconnecter avec la réalité
Avec les divers confinements, le monde numérique a pris une ampleur sans précèdent . L’objectif de ces brises-glaces est de faire prendre conscience aux jeunes de l’importance de garder un pied dans la vie réelle (par opposition à la réalité virtuelle – Fiche explicative). Cette reconnexion passe par un retour à la nature via la permaculture comme nous l’avons détaillée dans le module agroécologie, à soi-même via la méditation, aux travaux manuels ou encore par la mise en place d’une rigueur pour reprendre goût à l’effort physique, se sentir vivant et actif.
Réaliser un design en permaculture : Cette fiche est une introduction complète pour comprendre la permaculture et sa mise en place concrète pour imager un projet.
Apprendre à faire soi même : Cet atelier a pour objectif de développer l’envie des jeunes d’apprendre à faire eux même des travaux manuels. Ils vont développer leur logique, leur patience et leur autonomie. Des compétences primordiales pour un projet.
Mettre en place des routines : Cet atelier permet aux participants de réaliser qu’avoir des routines c’est également développer une rigueur. Cette rigueur leur permet de prendre du temps pour faire des activités qui leur apporte plus de sérénité (méditer, lire, faire du sport). Ces temps pour eux leur permettra d’avoir un équilibre afin de souffler pendant des projets pouvant être énergivores.
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Brises-glace/énergiser en distanciel
Le digital et les enseignements en visioconférence sont de plus en plus répandus. Les animer devient donc une nécessite afin de les rendre dynamique et vivant. Voici une vidéo présentant de nouveaux brises-glace à faire en distanciel.
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Mettre en place une Mini-Entreprise®
La Mini-Entreprise® est un programme pédagogique de l’association Entreprendre pour Apprendre. Il immerge les jeunes de 9 à 25 ans dans l’expérience de l’entrepreneuriat.
Les 3 parcours S, M et L s’adaptent à l’âge des jeunes et à la durée du parcours choisi, toujours au travers d’une base commune, celle de créer un projet d’entreprise concret et collectif, de façon ludique et professionnelle. Accompagnés et soutenus par leur encadrant et leur mentor, les jeunes font grandir leurs idées, étape par étape, de l’idéation à l’ébauche d’un prototype de produit et même jusqu’à la création du bien ou du service et sa vente sur le parcours le plus important.
La Mini-Entreprise® permet aux jeunes de développer leur esprit d’équipe, leur autonomie, leur sens des responsabilités et bien d’autres compétences utiles pour leur avenir comme vous le verrez dans cette étude d’impact.
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Si vous souhaitez plus d’informations sur cette association ou ces brises-glaces, vous pouvez contacter Clément Marques Coordinateur Territorial sur l’académie de Clermont-Ferrand :
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L’enseignement par les pairs
Cet enseignement popularisé par Eric Mazur (professeur de physique à Harvard) en 1990 est utilisé dans plusieurs écoles supérieures et met l’étudiant en position d’enseignant. Ce physicien a mit en place une méthode d’instruction, la » »instruction par les pairs (ou peer instruction) » qui consiste en la compréhension de concepts via un process bien rodé : les notions du cours sont envoyés aux étudiants en amont afin qu’ils le révisent chez eux, ils répondent ensuite à des questions faisant appel à leur réflexion et non à leur mémorisation pour évaluer leur compréhension des notions, ils échangent entre eux un court moment sur les réponses auxquelles ils ont répondu puis répondent à nouveau au questionnaire. Si dès les premières questions, l’enseignant voient que le taux de réponse est >70% il peut passer à la notion suivante, si le taux de réponse est <70% il peut les faire débattre mais si le taux de réponse est <30% c’est que la question est mal formulée ou que le concept doit être davantage explicité pour une compréhension de tous. Grâce à cette méthode, l’enseignant peut personnaliser son cours pour se focaliser sur les notions du court qui n’ont pas été bien comprises.
L’enseignant peut ne pas envoyer les éléments du cours en amont mais développer notion lors d’une première séance et utiliser la méthode de l’instruction par les pairs sur une 2e séance.
Il est aussi possible de mettre l’étudiant totalement en situation d’enseignant. L’explication par les pairs permet aux jeunes qui écoute d’avoir des notions du cours par un autre jeune qui abordera la notion avec ses propres mots. Le jeune qui partage ses connaissances devra bien en comprendre les notions pour pouvoir le partager. L’acquisition des connaissances sera ainsi plus importante des deux côtés car ils vont s’engager de manière interactif sur le sujet comme peut le souligner le modèle ICAP. L’enseignant peut tout de même rester pour répondre aux questions plus techniques ou afin d’apporter des précisions.
L’utopie ultime de cette pédagogie est une école sans prof, sans cours et sans MOOC. Et cette école existe, il s’agit de l’école 42 de Xavier Niel (fondateur de Free notamment). Cette école d’informatique est gratuite et ne requièrent au préalable aucun diplôme ni même de connaissance en informatique. Malgré cela, 100% de ses élèves trouvent un emploi à la suite de leur étude (ou créent leur entreprise). Les jeunes sont soumis à des projets individuels ou collectifs dont la difficulté est croissante. Chaque étudiant avance à son rythme. Ils vont devoir au fur et à mesure passer de formés à formateurs pour user de leur intelligence collective pour être solidaire des uns des autres afin que chacun réussissent au mieux les différents projets. Ils sont ainsi immerger dans les attentes du monde de l’entreprise.
Ils ont également ludifié le parcours des étudiants afin qu’ils puissent vraiment avoir un parcours personnalisé en fonction de leurs choix de projets et leurs envies. Ils acquièrent des points d’expériences en fonction des projets sur lesquels ils travaillent. Ils peuvent ainsi débloquer de nouveaux projets.
Interview de Sophie Viger – Directrice du réseau 42
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Evaluation par les pairs
L’évaluation par les pairs est la méthode utilisée à l’école 42. Elle met l’étudiant en situation de correcteur. Ils s’évaluent les uns les autres de manière bienveillante. L’objectif est avant tout d’apprendre à recevoir une critique sans en avoir peur. Chacun apprends des erreurs et des réussites des autres. Les étudiants prennent un recul sur leur travail, ils voient des manières différentes d’aborder un même sujet. A l’école 42, les étudiants s’évaluent aussi sur leur capacité à motiver le groupe, à être pédagogue, à communiquer etc. Ils sont invités à dépasser leur limite afin de progresser davantage. Selon la Taxonomie de Bloom, les apprenants vont passer par tous les niveaux d’apprentissages via l’apprentissage et l’évaluation par les pairs (de la mémorisation de connaissances, en passant par la compréhension de connaissances pour les reformuler et les partager, pour finir par la capacité à prendre du recul et avoir un esprit critique pour évaluer son camarade).
L’évaluation par les pairs permet aux étudiants de ne pas faire un devoir pour seulement faire un rendu mais bien pour avancer, comprendre le sujet et partager ses connaissances aux autres. Ils vont être plus impliqués car il y aura une certaine fierté à vouloir montrer à ses pairs de quoi ils sont capables. Ce qui peut ne pas être le cas face à un enseignant. Ils vont développer leur expertise sur un sujet car ils vont explorer le sujet en profondeur.
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Rémi Bachelet, Maître de Conférence à Centrale Lille et Docteur en Science de Gestion, souligne que l’évaluation par les pairs est aussi pertinente que celle qui peut-être faite par l’enseignant.
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L’enseignant gagne du temps, il peut soumettre à l’évaluation des devoirs plus complexes et l’étudiant a un retour plus rapide sur son travail. Néanmoins, cette méthode d’évaluation demande une organisation en amont pour la préparer comme le souligne Rémi Bachelet car l’étudiant évaluateur devra être formé au préalable afin d’avoir à sa disposition le corrigé, le barème qu’il doit respecter (pour ne pas évaluer des critères non évalués comme le niveau de la langue par exemple) ainsi que la possibilité d’avoir un espace d’échanges pour répondre à ses questions. Il va aussi devoir faire attention aux appréciations qu’il formule afin de permettre au camarade évalué de progresser via des critiques constructives de son travail tout en développant sa confiance en soi via la méthode du sandwich qui lui assurera une bienveillance dans les propos.
La pédagogie coopérative répond donc à un enjeu de société permettant de reconnaître le potentiel de chaque individu afin que chacun puisse le révéler pour en faire bénéficier le reste de sa communauté. Cette pédagogie développe la solidarité des apprenants leur permettant d’être plus résilient face aux problèmes qui leurs sont présentés en les surmontant collectivement.